Matériel et technique

Matériel et technique



Je ne vais pas faire ici un cours complet sur la digiscopie. Je me contenterais donc de rappeler son principe :
Prendre des photos à l'aide d'un appareil numérique à travers une lunette d'observation terrestre.

Bénéfice :

Un grossissement de 20X sur la lunette associé au zoom optique 3X de l'appareil numérique (qui représente un grossissement réel de 2X) nous permet d'obtenir un grossissement de 40X au total. En argentique cela correspondrait à une focale illusoire de 2000 mn.



Le Bénéfice direct est donc celui-ci : augmenter de façon considérable les occasions de réaliser des clichés. En effet, si l'on considère que la distance maximale pour photographier un passereau avec un 300 mn doit être bien inférieur à 5 m, en digiscopie, cette distance dépasse les 20 m. De plus, le dérangement des oiseaux est le même que lors d'une simple observation, la digiscopie étant, à mes yeux, que son prolongement.



Cette question du dérangement n'en est pourtant pas close. Le non-respect de la nature en digiscopie ou en birdwatching peut être désastreux. Je me rappelle ainsi ce que m'a conté un berger en Crau : une voiture de soit disant ornithos traversant la crau en pleine période de nidification à vive allure pour se rapprocher d'un oiseau contenant du noir et du blanc. A l'arrivée, le mâle d'outarde canepetière s'est trouvé être une sympathique mais commune pie bavarde. Quant au nombre de nids éventuellement écrasés par la cavalcade, il est resté inconnu.



Mon premier conseil, et de loin le plus important, est de toujours avoir le plus grand respect pour la nature. De profiter des cadeaux qu'elle nous offre lorsqu'un oiseau à la délicatesse de se positionner idéalement, mais de ne pas insister le cas échéant.







MON MATERIEL


Comme je l'ai déjà indiqué dans la présentation du site, mon matériel est assez modeste en comparaison de celui généralement rencontré chez les digiscopeurs. C'est justement la base de ce site : montrer que l'on peut s'amuser en digiscopie quel que soit son matériel.



Au niveau de l'APN, je suis équipé d'un Canon A40 de 2,2 Mo pixels avec un zoom optique X3 (35-108mm) soit un grossissement réel deX2. Contrairement au célèbre coolpix, le zoom est ici mobil. Ma solution étant alors de me mettre en position "zoom à fond" en toute circonstance.




Canon A40




Pour l'adaptateur, j'ai utilisé le fait que l'on puisse monter une bague (nommée LA-DC52B) qui sert à la base pour utiliser des accessoires divers (filtres, zooms, grand-angle,...). J'ai pu ainsi l'utiliser comme point d'attache d'une pièce d'aluminium tournée (merci papa) s'emboîtant sur l'objectif de ma lunette. Le lien entre ces deux pièces étant assuré par un simple morceau de chaterton.




Adaptateur maison à l'aide de la bague Canon LA-DC52B




Il suffit alors d'enclencher la bague dans le Canon pour que l'appareil soit opérationnel.


Montage opérationnel




Le principal avantage de cette solution est la rapidité avec laquelle l'APN peut être installé sur la lunette : il n'y a, en effet, qu'à emboîter le tube en aluminium sur l'objectif et l'on est près.



Quant à ma lunette, il s'agit de la Kowa 821 qui hélas n'est pas APO.


Montage final




Ensuite, la technique est habituelle :

1/ Faire la mise au point sur la lunette.
2/ Placer l'APN sur cette dernière.
3/ Refaire la mise au point sur la lunette en contrôlant sur l'écran LCD de l'APN.
4/ Appuyer sur le déclencheur à mis course pour caler l'autofocus de l'APN (en position "spot").
5/ Déclencher.
6/ Revenir au point 3 ou 4.

Le point 6 est primordial : le nombre de clichés potables est en général faible en comparaison des ratés. Donc, tant que l'occasion se présente, il ne faut pas hésiter à multiplier les essais quitte à faire un tri important par la suite. N'oublions pas que le numérique à comme avantage non négligeable de ne pas engendrer de frais sur les clichés ratés.



Les difficultés sont nombreuses :

La première, bien sur, est de se trouver en situation favorable de prise de vue. La digiscopie permet effectivement de prendre des photos tout en étant relativement éloigné de l'oiseau, mais, si l'on veut obtenir un cliché de bonne qualité, il ne faut pas exagérer.

En effet, la mise au point est de plus en plus sensible lorsque le sujet couvre une surface réduite sur l'écran de l'APN.

Les risques de bouger sont aussi très important. Une solution pouvant être d'utiliser le retardateur dans le cas des sujets statiques. Une autre serait l'utilisation d'un déclencheur souple ou d'une télécommande. Je n'ai personnellement pas encore testé cette dernière possibilité.

Enfin, dernière grosse difficulté : m'écran LCD lui même. La lumière ambiante empêche parfois de voir quoique que ce soit sur celui-ci se qui rend presque impossible une mise au point précise.

Tout ceci, associé à une bonne dose d'inexpérience, explique la qualité parfois médiocre de certains clichés sur ce site. Je les ai tout de même mis en place, soit pour compléter un peu ma liste d'espèces, soit parce que l'attitude de l'oiseau me plaisait. De même, certains clichés ont été pris en argentique. Ils sont alors signalés par le sigle "(arg)".



P.S. : Toutes les photos présentés sur ce site ont été réalisée à l'aide de mon matériel, mais, certaines ne sont pas de mon fait. Celles-ci ont alors été prise d'une voiture alors que je n'étais pas positionné du bon coté.
Merci donc à Nathalie (ma femme), Loïc et Patrick pour leur coopération active.